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30/09/2007

Semaine 5

Galipettes ces jours derniers de la Salomé de Flaubert, danseuse émérite et gracieuse qui zozote, zézaye, va jusqu’à oublier le nom de Iokanaan… Il fut question de mises en abîme vestimentaires, tout une grande cage à oiseaux multicolores habillant de ses teintes la belle qui virevolte ; et puis le statut de symbole de la danse elle-même qui, bien avant le funeste baiser, réunit en ses pas le ciel et la terre, l’idéal et le réel.

 

Le Baptiste abymé, sa voix depuis les entrailles de la terre et cette tête si lourde qu’ils doivent être trois pour la porter – la voix de la raison ? Non, juste celle du passé, le poids d’une mémoire.      

22/09/2007

Semaine 4

Coupable ou innocente ?

Le procès de Salomé réinventé en classe révéla un non lieu.

Danser n’est pas jouer, danser n’est pas tuer ; Catch-22 en somme.

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15/09/2007

Semaine 3

Pas grand chose à ajouter cette semaine, sans doute parce qu’un journal de bord de ce type n’est pas des plus aptes à rendre compte d’autre chose que d’impressions et de cocasseries. Demeureront de ces deux séquences quelques éclats de rires joyeux devant la nudité incongrue de cette jeune femme du Déjeuner sur l’Herbe de Manet et l’ambiguïté de cette lecture féminine chère aux impressionnistes qui, tout en étant libératrice, limite parfois la femme à des abîmes passifs de bovarysme et de non-écriture.


Manier la plume comme le sabre, le fleuron ou l’épée, savoir aussi ciseler son verbe – et puis d’une danse, voilà que Salomé virevoltant pour dire, inscrivant d’arabesques, invente toute une langue ; voici soudain que sa chorégraphie plus convaincante que toutes les plus viriles rhétoriques décide d’un devenir… Il ne s’agit même pas d’un acte de langage, mais d’une action dialectique, de la fatalité d’un geste. Non plus lire, mais danser – c’est-à-dire presque écrire.

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08/09/2007

Semaine 2

Retrouvé dans Annie Hall de Woodie Allen ce fameux « those who cannot do, teach » qui m’a toujours fait sourire. Ces derniers jours, il me semble toutefois que ce soit en enseignant que l’on puisse faire, tissant tout à la fois son propre savoir et le devenir littéraire de ces brillants étudiants qui écoutent et participent. Salomé cette semaine, tout en n’étant qu’encore à peine ébauchée, s’est révélée dans toute l’étendue de son paradoxe. Comment peut-on être « femme fatale » lorsque l’on est à peine femme, lorsque l’on s’englue à l’état de jeune fille ?  Et comment se fait-il que l’innocence, la virginité elle-même puissent s’avérer fatales ? Portrait de Salomé en lolita, sur les genoux d’Hérode, dansant plus tard, l’œil révulsé, telle une des poupées démembrées de Bellmer dont les galipettes de pierre orneraient l’un des chapiteaux de l’Abbatiale de Saint-Severe – l’uchronie sied au mythe.     

 

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01/09/2007

Semaine 1

Leur curiosité, leur intérêt pour un mythe dont ils n’ont pas encore grande idée me plaît et m’émeut à la fois. J’aime leur manière de prendre des notes à l’évocation d’un Paris métamorphosé par Haussmann et de ces jardins publics soudain poumons verts de la cité industrieuse. En revenant sur l’histoire du dix-neuvième siècle pour mieux leur situer l’époque sur laquelle ce semestre se concentrera, quelques évidences chronologiques me sont apparues. Ce mythe de Salomé dont les facettes du Moyen-âge et de la Renaissance furent si différentes ne pouvait être dans l’air du temps d’une terreur révolutionnaire où les têtes tombaient drues. En somme le refoulé décadent, ce que craint le dandy cent ans après la chute de la Bastille, n’est pas tant la castration d’une femme fatale mais le retour des plus violents d’un peuple délétère : messieurs, gardez la tête froide sous vos noirs chapeaux…