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02/12/2006

Salomé in the sky

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« Tout a été dit sur le travail long, inspiré du véritable héros du jour, ce peintre : pas une des appréciations de la Critique qui ne soit familière à quiconque va juger l'œuvre, comme le titre même de chacune des portions de son ensemble inscrites sur un catalogue. Je n'ajoute à tant de haut cris, jetés par l'admiration ou par l'inimitié, oui, que ce léger murmure mêlé, autour de moi, au frémissement d'étoffes et au bruit de bijoux par le va-et-vient de toutes les dames étonnées. - « Cette tête,  mais c'est madame » et le nom ! -  « Chère amie, avez-vous donc posé pour les traits de cette autre ? » - « Quels traits ? ; mais et vous ? pour la bouche et le menton que voici. » - « Ce front ou ce regard, à qui, dites-vous, est-ce donc ? je les connais, nobles, purs, sans pouvoir me rappeler quelqu'un, » etc., etc., car je passe les visiteuses qui, mentalement, se reconnaissaient elles-mêmes, dans La Tragédie ou La Comédie, dans La Mélodie, dans Salomé dansant, figures. Eloge point banal, le plus juste et le plus neuf, décerné par les femmes à un faiseur de plafonds qui, quoique de l'école, a su, au modèle général et presque abstrait de la Beauté traditionnelle, substituer les Types que nous voyons à tout instant surgir d'une loge ou d'une voiture ainsi que la perfection variée ou se pencher au bal sur une épaule, mais toujours projeter très loin ce regard qui rêve, à quoi ? à la perpétuité dans quelque ciel supérieur et idéal : vœu qu'a, cette fois, accompli l'Art, par le talent d'un artiste audacieux  jusqu'à ne pas hésiter devant l'apothéose du visage contemporain. »

( Ix in Chroniques de Paris, deuxième livraison de la Dernière Mode du 20 septembre 1874)